Volumes d'échanges P2P en crypto dans les pays sous restriction

Publié le nov. 19

11 Commentaires

Volumes d'échanges P2P en crypto dans les pays sous restriction

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Les échanges P2P en crypto prospèrent malgré les restrictions

En 2025, les échanges peer-to-peer (P2P) en crypto-monnaies continuent de croître dans les pays où les banques et les exchanges centralisés sont bloqués. Ce n’est pas une fuite des systèmes financiers traditionnels - c’est une nécessité. Dans des pays comme l’Iran, la Russie, le Nigeria ou le Pakistan, les gens ne choisissent pas les P2P parce que c’est tendance. Ils le font parce que c’est la seule façon d’envoyer de l’argent à leur famille, de payer des biens importés ou de protéger leur épargne contre l’inflation.

Les chiffres le disent clairement : en 2023, 19 % des marchés émergents interdisaient complètement les crypto-monnaies. En 2025, ce chiffre est tombé à 12 %. Mais ce n’est pas une libéralisation générale. C’est une transition vers un contrôle plus fin. Les pays n’interdisent plus les crypto, ils les encadrent - et dans beaucoup de cas, ils ciblent spécifiquement les échanges P2P.

Les sanctions OFAC ont coupé des flux de 1,2 milliard de dollars

La principale force qui pèse sur les volumes P2P n’est pas une loi locale. C’est l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), l’agence américaine qui applique les sanctions internationales. Depuis 2023, ses actions ont réduit de 60 % les volumes d’échanges P2P en Russie et en Iran. Pourquoi ? Parce que les plateformes comme Binance et OKX doivent bloquer les comptes liés à ces pays, ou risquer des amendes de centaines de millions de dollars.

En 2024, 18 % de toutes les transactions crypto liées à des entités sanctionnées ont disparu du réseau. Cela signifie que des milliers de personnes en Russie ne peuvent plus vendre leur Bitcoin contre des dollars via P2P - même si elles trouvent un acheteur prêt à payer. Le système les bloque automatiquement. Et ce n’est pas qu’une question de géopolitique : des millions de dollars de stablecoins ont été gelés en 2024, dont 740 millions directement par OFAC. C’est 35 % de plus qu’en 2023.

Les grandes plateformes ont choisi leur camp

Les exchanges ne sont plus neutres. Ils sont devenus des agents de l’application des sanctions. OKX, par exemple, interdit les échanges P2P dans plus de vingt pays. Il classe les pays en quatre catégories : ceux sous sanctions sévères (Afghanistan, Iran, Corée du Nord, Syrie, Cuba), ceux avec interdiction nationale (Algérie, Bangladesh, Bolivie, Népal), ceux avec restrictions sélectives (Inde, Japon, Nigeria, Malaisie), et les régions en conflit (Crimee, Donetsk, Lougansk).

Binance a subi le même sort. Au Nigeria, la Securities and Exchange Commission a déclaré Binance illégal en 2023. En 2024, des dirigeants ont été arrêtés. Les services en naira ont été désactivés. Au Canada, Binance a dû quitter le marché en 2023 après avoir été condamné à une amende de 4,32 millions de dollars pour non-respect des lois anti-blanchiment. En Belgique, la régulation a ordonné l’arrêt total des activités. Au Royaume-Uni, toutes les autorisations ont été révoquées en 2023.

Les plateformes n’ont pas choisi de faire ça par méchanceté. Elles ont choisi de survivre. Et les utilisateurs ? Ils doivent trouver des alternatives.

Des plateformes de crypto coupant les liens financiers avec des pays sanctionnés, tandis que les utilisateurs cherchent des alternatives.

Les pays qui tentent de trouver un équilibre

Partout dans le monde, certains pays essaient de ne pas choisir entre interdire et laisser faire. Le Pakistan, par exemple, n’a pas interdit les crypto. Il les surveille. Les échanges P2P sont autorisés, mais sous contrôle strict. Les traders doivent s’identifier, déclarer leurs transactions, et payer des impôts.

Vietnam a fait un pas similaire en 2025. Il n’a pas légalisé les crypto comme monnaie, mais il les a décriminalisées. Les échanges P2P sont désormais légaux, à condition que les utilisateurs respectent les règles de traçabilité et de taxation. C’est une approche pragmatique : accepter que les gens utilisent les crypto, mais les encadrer pour éviter le blanchiment.

En Argentine, la loi a changé en 2025 : les crypto peuvent désormais être utilisées pour les règlements internationaux. C’est une révolution pour un pays où les résidents ont longtemps utilisé le Bitcoin pour contourner les contrôles des changes. Le Kenya a aussi levé son interdiction sur les services bancaires liés aux crypto en 2024. Et en Turquie, les exchanges sont autorisés, mais les crypto ne peuvent pas être utilisées pour payer un café ou un billet de métro.

Ces pays ne sont pas contre les crypto. Ils veulent juste les contrôler. Et ça change tout pour les échanges P2P.

Les stablecoins, nouveaux cibles des restrictions

Les crypto comme Bitcoin ou Ethereum sont difficiles à bloquer. Mais les stablecoins, eux, sont un autre jeu. Ils sont liés au dollar, à l’euro, ou à d’autres monnaies traditionnelles. Et c’est là que les autorités frappent le plus fort.

En 2024, neuf des dix principales plateformes américaines ont bloqué l’accès aux portefeuilles listés sur la liste des « Specially Designated Nationals » d’OFAC. Si votre portefeuille a été associé à un individu ou une entité sanctionnée - même par erreur - il est gelé. Pas de réclamation. Pas de recours. Juste un message : « Accès refusé ».

Les plateformes DeFi ont aussi réagi. 42 % d’entre elles ont réduit leurs transactions internationales après avoir intégré des filtres OFAC. Le cas de Tornado Cash est emblématique : après sa sanction en 2022, les transactions utilisant des mixeurs ont chuté de 48 %. Cela a eu un effet en cascade : les utilisateurs dans les pays sous sanctions ont perdu leur dernier outil pour masquer leurs échanges. Leurs transactions sont maintenant visibles, traçables, et bloquables.

Équilibre entre contrôle étatique et liberté financière dans les pays adoptant des régulations nuancées sur les crypto.

Les pays où les échanges P2P sont presque morts

Certaines nations ont choisi la voie de l’interdiction totale. En Chine, toute activité liée aux crypto est illégale depuis 2021. En Égypte, en Algérie, en Bolivie, au Népal, au Bangladesh, en Tunisie et au Qatar, les échanges P2P sont interdits - et les violations peuvent entraîner des amendes lourdes ou même des peines de prison.

Dans ces pays, les traders ne disparaissent pas. Ils se transforment. Certains utilisent des VPN pour accéder à des plateformes étrangères. D’autres se tournent vers des groupes Telegram ou des forums privés pour trouver des contreparties. Mais ces méthodes sont risquées. Pas seulement parce qu’elles sont illégales - mais parce qu’elles manquent de sécurité. Il n’y a pas de médiateur. Pas de garantie. Pas de recours en cas de fraude.

Des pays comme le Maroc, le Liban, le Cameroun, le Zimbabwe, le Vietnam (avant 2025) ou le Gabon ont aussi imposé des restrictions sévères. Les banques locales refusent les virements liés aux crypto. Les cartes de crédit sont bloquées. Les comptes bancaires sont gelés si des transactions suspectes sont détectées.

Le futur : plus de contrôle, pas plus de liberté

Le mythe selon lequel les crypto permettent de se libérer des États est mort. En 2025, les gouvernements et les plateformes travaillent ensemble pour contrôler ce qui était autrefois un espace libre. Les échanges P2P ne sont pas morts - mais ils sont de plus en plus surveillés, limités, et fragmentés.

Les volumes vont continuer à baisser dans les pays sous sanctions. Les traders vont devoir choisir entre la sécurité et la liberté. Les plateformes vont continuer à se retirer des marchés à risque. Et les utilisateurs ? Ils vont devoir apprendre à naviguer dans un système où chaque transaction peut être bloquée, chaque portefeuille gelé, chaque échange surveillé.

La crypto n’a pas vaincu les États. Les États ont appris à utiliser la crypto pour mieux contrôler.

Qu’est-ce que cela signifie pour les utilisateurs ?

Si vous vivez dans un pays sous restriction, vous avez trois choix :

  1. Accepter les limites : utiliser les plateformes autorisées, même si elles sont moins fluides.
  2. Prendre des risques : utiliser des outils non régulés, avec un risque élevé de perte ou de blocage.
  3. Abandonner : revenir à des systèmes traditionnels, même s’ils sont plus chers ou moins efficaces.

Il n’y a pas de bonne réponse. Seulement des compromis.

11 Comments

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    Sophie Wallner

    novembre 19, 2025 AT 21:04
    Ah oui, bien sûr, les crypto c’est la liberté... jusqu’à ce que tu veuilles envoyer 500 dollars à ta tante en Iran et que ton compte soit gelé comme un bloc de beurre en été. 🙄
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    Monique Wasserman

    novembre 21, 2025 AT 03:34
    Il convient de souligner, avec une rigueur académique incontestable, que la régulation des échanges P2P ne constitue pas une atteinte à la souveraineté numérique, mais une nécessité impérative pour la stabilité systémique des marchés financiers internationaux.
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    Babette Silber

    novembre 21, 2025 AT 08:39
    ALORS LA, ON EST EN TRAIN DE DÉTRUIRE LA LIBERTÉ FINANCIÈRE ??? 😭🔥 Les gars, on est en 2025 et on bloque les gens qui veulent juste pas être volés par leur banque ?! C’est de la dictature avec des cartes bancaires ! 💸✊
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    Tainá Viviane

    novembre 22, 2025 AT 23:39
    Il est important de noter que l’usage des stablecoins n’est pas en soi problématique ; c’est la non-transparence des flux, associée à l’absence de cadre légal, qui constitue un risque systémique majeur.
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    Frederic von

    novembre 23, 2025 AT 19:37
    Je vois des gens qui se battent pour envoyer de l’argent à leur famille, et on leur dit 'non, c’est trop risqué'. C’est pas juste. Les crypto, c’est pas qu’un truc de tech. C’est de la survie. Et les plateformes qui bloquent, elles ont oublié pourquoi elles existent.
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    Collin T.

    novembre 25, 2025 AT 16:07
    Tu crois que c’est OFAC ? Non. C’est les banques d’affaires qui ont acheté les régulateurs. Les sanctions ? Un prétexte pour écraser les petits. Et les gens qui utilisent Bitcoin ? Ils sont devenus des terroristes selon les médias. Trop facile.
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    Thierry Mangin

    novembre 26, 2025 AT 18:29
    Tu penses que c’est pour lutter contre le blanchiment ? Non. C’est pour préparer le terrain pour la CBDC. Le dollar numérique va tout contrôler. Tu vas pas pouvoir acheter un pain sans passer par le système. C’est déjà en cours. Regarde les banques centrales. Ils veulent te rendre dépendant. Et les crypto ? Elles sont le dernier rempart. Et ils les étranglent.
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    maxime plomion

    novembre 27, 2025 AT 06:54
    Binance a choisi de survivre ? Oui. Et les utilisateurs ? Ils ont choisi de se faire butcher. Les P2P ne sont pas morts. Ils sont juste devenus underground. Et maintenant, les gens utilisent des wallets non custodiaux avec des relais Tor. C’est plus dur, mais ça marche.
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    Rene Gomez

    novembre 27, 2025 AT 23:58
    Je sais que ça fait peur mais écoute moi bien : les gens dans les pays comme le Nigeria ou le Pakistan, ils sont pas des hackers, ils sont des mamans qui envoient de l’argent à leurs enfants à l’étranger. Les plateformes, elles ont peur des amendes, mais elles ont oublié que derrière chaque transaction, il y a une vie. Moi j’ai un cousin au Ghana, il utilise P2P pour payer les médicaments. Si on bloque ça, c’est pas de la régulation, c’est du meurtre économique. Et les stablecoins ? Ils sont la seule chose qui empêche les gens de se retrouver dans la rue. Tu veux les bloquer ? Alors tu veux que les gens mangent rien. C’est pas une question de tech, c’est une question d’humain.
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    Anne Georgiev Longuet

    novembre 28, 2025 AT 22:16
    C’EST UN CRIME DE GUERRE ÉCONOMIQUE !!!! Les États-Unis ne sont pas des gendarmes du monde ! Ils bloquent des portefeuilles comme si c’était des armes nucléaires ! Et les gens innocents ? Ils sont punis pour les actions de leur gouvernement ! C’est du fascisme financier ! 😡💔
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    James Angove

    novembre 30, 2025 AT 06:02
    On peut tout changer ! Les gens sont plus forts que les lois ! 💪🔥 Si tu veux envoyer de l’argent, tu trouves un moyen. Telegram, Discord, des groupes privés, des cryptos non listées... Le système veut nous écraser ? On le rend plus lent. On l’embrouille. On continue. La liberté, elle se prend. Pas on la demande. 🚀

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