Comprendre le Wrapped Bitcoin (WBTC) : Comment Bitcoin se connecte à Ethereum

Publié le sept. 30

9 Commentaires

Comprendre le Wrapped Bitcoin (WBTC) : Comment Bitcoin se connecte à Ethereum

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Le Wrapped Bitcoin (WBTC) n’est pas une nouvelle cryptomonnaie. Ce n’est pas non plus une version améliorée de Bitcoin. C’est simplement une version de Bitcoin qui peut circuler sur Ethereum. Et c’est là que tout change.

Qu’est-ce que le WBTC, vraiment ?

Imaginez que vous avez 1 BTC. Vous voulez l’utiliser sur une plateforme comme Aave ou Uniswap, mais ces plateformes ne comprennent que l’Ethereum. Le WBTC, c’est comme un billet de banque qui dit : « Je représente 1 BTC, mais je peux être utilisé ici ». Chaque WBTC est exactement équivalent à 1 Bitcoin, garanti par des réserves réelles. Il est créé selon les normes ERC-20, ce qui signifie qu’il fonctionne partout où Ethereum fonctionne : portefeuilles, DEX, prêts, staking, tout.

Le WBTC a été lancé en janvier 2019 par Kyber Network, Ren Protocol et BitGo. C’était la première solution sérieuse pour faire entrer Bitcoin dans l’écosystème DeFi. Avant ça, les détenteurs de Bitcoin étaient coincés. Ils pouvaient stocker, échanger ou envoyer leur BTC, mais pas gagner des intérêts, ni fournir de liquidités, ni participer aux protocoles intelligents. Le WBTC a brisé cette barrière.

Comment le WBTC est-il créé et détruit ?

Le processus s’appelle « wrapping » et « unwrapping ». Pour obtenir du WBTC, vous envoyez vos BTC à un « merchant » autorisé - un intermédiaire certifié comme BitGo ou BiT Global. Ce merchant vérifie votre identité (KYC/AML), puis demande à un custodian de verrouiller vos BTC dans un portefeuille sécurisé. En échange, il mints (crée) le même nombre de WBTC sur Ethereum et vous les envoie.

Pour récupérer vos BTC, vous envoyez vos WBTC à un merchant. Ce dernier détruit (brûle) les WBTC et libère vos BTC originaux. Il n’y a pas de création ou de destruction magique : chaque WBTC en circulation est toujours soutenu par 1 BTC réel. Ce système garantit la parité 1:1, et c’est ce qui rend le WBTC fiable.

En août 2024, le système a changé. BitGo n’était plus le seul custodian. BiT Global est entré comme partenaire. Ce n’était pas une simple mise à jour technique - c’était une réponse aux critiques sur la centralisation. Maintenant, deux entités partagent la responsabilité de sécuriser les BTC. Pour qu’un transfert soit effectué, plusieurs signatures sont nécessaires. Cela réduit le risque d’une seule entité malveillante ou piratée.

Le WBTC dans l’écosystème DeFi

Le vrai pouvoir du WBTC, c’est ce qu’il permet de faire sur Ethereum. Voici les cas d’usage les plus courants :

  • Prêts sur Aave ou Compound : Vous déposez votre WBTC comme garantie et empruntez des stablecoins comme DAI ou USDC. Vous gardez votre BTC, mais vous avez de l’argent liquide.
  • Fourniture de liquidité sur Uniswap : Vous ajoutez du WBTC et du ETH à un pool de liquidité. En échange, vous gagnez des frais de transaction et parfois des récompenses en tokens.
  • Yield farming : Certains protocoles offrent des récompenses en tokens supplémentaires pour ceux qui déposent du WBTC. Certains ont rapporté plus de 10 % d’APY sur des périodes courtes.
  • Collatéral pour des contrats intelligents : Des projets comme Synthetix ou dApp sont conçus pour accepter le WBTC comme actif de garantie.

En 2025, plus de 30 % du total value locked (TVL) des protocoles DeFi qui acceptent des actifs Bitcoin sont en WBTC. C’est encore la référence. Même si d’autres solutions apparaissent, personne n’a encore surpassé son intégration, sa liquidité ou sa confiance.

Un banquier blockchain remet un token WBTC à un mascotte Bitcoin, entouré de protocoles DeFi.

Les inconvénients : centralisation et frais

Le WBTC n’est pas parfait. Et il ne prétend pas l’être.

Le plus gros point de critique, c’est la centralisation. Bitcoin a été conçu pour ne pas avoir besoin de tiers de confiance. Le WBTC, lui, en dépend : les custodians, les merchants, les signatures multi-équipes. Si l’un d’eux tombe en panne, ou est contraint par une régulation, vous pourriez être bloqué. Ce n’est pas un bug - c’est une caractéristique. C’est le prix à payer pour la compatibilité.

Un autre problème, c’est les frais Ethereum. Pour envoyer du WBTC, vous payez des gaz (gas fees). Pendant les pics de congestion, ces frais peuvent dépasser 50 $, ce qui rend le transfert de 100 $ de WBTC économiquement absurde. Ce n’est pas un problème du WBTC lui-même, mais de la blockchain sur laquelle il vit.

Enfin, le processus de conversion nécessite un KYC. Si vous voulez rester anonyme, le WBTC n’est pas fait pour vous. Bitcoin est censé être pseudonyme. Le WBTC vous oblige à vous identifier. Pour certains, c’est une trahison. Pour d’autres, c’est un compromis acceptable pour accéder à des rendements que Bitcoin seul ne peut pas offrir.

WBTC contre les alternatives

Il existe d’autres façons de « transporter » Bitcoin sur Ethereum. Des ponts comme RenVM, tBTC ou des solutions basées sur des signatures partagées (threshold signatures). Certains sont plus décentralisés. D’autres sont plus rapides. Mais aucun n’a l’écosystème intégré du WBTC.

Par exemple, tBTC est plus « trustless » - il utilise des validateurs décentralisés pour sécuriser les BTC. Mais il est plus lent, plus compliqué à utiliser, et n’est pas intégré dans la plupart des DApps. Le WBTC, lui, est simplement un token ERC-20. Vous le recevez dans MetaMask, vous le mettez sur Aave, et c’est fini. Pas de configuration supplémentaire.

Les ponts cross-chain comme Arbitrum ou Polygon permettent aussi de transférer des BTC, mais souvent avec des délais et des risques de perte de fonds. Le WBTC n’a pas ce problème. Il est stable, bien documenté, et soutenu par des entreprises régulées.

Un utilisateur face à un choix : la finance décentralisée ou l'anonymat perdu, avec des frais de gaz en arrière-plan.

Qui devrait utiliser le WBTC ?

Le WBTC est fait pour trois types d’utilisateurs :

  1. Les détenteurs de Bitcoin qui veulent gagner des intérêts : Si vous avez du BTC et que vous ne voulez pas le vendre, mais que vous voulez en tirer plus de valeur, le WBTC est la solution la plus simple.
  2. Les utilisateurs DeFi qui veulent diversifier leur portefeuille : Le WBTC permet d’ajouter une exposition à Bitcoin dans vos stratégies DeFi sans avoir à gérer deux blockchains.
  3. Les investisseurs institutionnels : Les fonds et les entreprises qui veulent entrer dans le DeFi sans perdre leur exposition à Bitcoin. Le WBTC est le seul actif Bitcoin sur Ethereum avec une conformité régulière et une traçabilité vérifiable.

Il n’est pas fait pour les Bitcoin maximalistes qui refusent tout tiers. Il n’est pas fait pour ceux qui veulent rester totalement anonymes. Il n’est pas fait pour ceux qui veulent éviter les frais Ethereum. Mais pour tout le reste ? C’est l’outil le plus puissant disponible aujourd’hui.

Comment commencer avec le WBTC ?

Voici comment faire en 4 étapes simples :

  1. Achetez du Bitcoin sur une plateforme comme Coinbase, Kraken ou une bourse locale.
  2. Choisissez un merchant autorisé : BitGo, Kyber Network ou des exchanges comme Binance ou Coinbase proposent des conversions WBTC.
  3. Complétez le KYC : Vous devrez fournir une pièce d’identité et parfois une preuve d’adresse.
  4. Envoyez vos BTC et recevez du WBTC : Le processus prend entre 10 minutes et 2 heures selon la charge du réseau Bitcoin.

Une fois que vous avez du WBTC, transférez-le dans votre portefeuille Ethereum (MetaMask, Argent, etc.) et commencez à l’utiliser sur les protocoles DeFi. Ne mettez pas plus que ce que vous êtes prêt à perdre. Les frais de gaz peuvent varier. Les protocoles peuvent changer. Mais le WBTC lui-même, depuis 2019, n’a jamais perdu sa parité avec le BTC.

Quel avenir pour le WBTC ?

Le WBTC ne va pas disparaître. Il évolue. La prochaine étape pourrait être l’ajout de nouveaux custodians, ou même une intégration partielle avec d’autres blockchains comme Solana ou Avalanche. Le wBTC DAO, qui gère le protocole, est ouvert aux propositions de la communauté. Des mises à jour sont votées régulièrement.

À long terme, si les ponts décentralisés deviennent plus rapides et plus sûrs, le WBTC pourrait perdre de sa part de marché. Mais pour l’instant, il reste le plus simple, le plus sûr, et le plus utilisé. Et dans le DeFi, la simplicité l’emporte souvent sur la perfection théorique.

Le WBTC n’est pas la fin de l’histoire de Bitcoin. Mais c’est une étape cruciale. Il montre que Bitcoin peut être plus qu’un actif de réserve. Il peut être un outil actif dans l’économie numérique. Et ça, c’est une révolution silencieuse.

Le WBTC est-il une forme de Bitcoin ?

Oui, mais pas directement. Le WBTC est une version tokenisée de Bitcoin, créée sur Ethereum. Chaque WBTC est soutenu par 1 BTC réel conservé en sécurité. Il n’est pas Bitcoin lui-même, mais il en représente la valeur 1:1. Vous pouvez le convertir en BTC à tout moment.

Est-ce que le WBTC est décentralisé ?

Non, pas entièrement. Le WBTC repose sur des custodians (BitGo, BiT Global) et des merchants pour gérer les BTC et émettre les tokens. Cela le rend plus centralisé que Bitcoin ou même certains ponts décentralisés. Mais il est plus sécurisé et régulé que la plupart des alternatives, ce qui en fait un choix plus sûr pour les utilisateurs institutionnels.

Puis-je gagner des intérêts avec du WBTC ?

Oui. Vous pouvez déposer du WBTC sur des plateformes comme Aave, Compound ou Yearn Finance pour gagner des intérêts. Certains pools de liquidité sur Uniswap vous paient aussi des frais de transaction. Les rendements varient entre 2 % et 15 % par an selon les protocoles et les conditions du marché.

Quels sont les frais pour utiliser le WBTC ?

Il y a deux types de frais : les frais de conversion (généralement entre 0,1 % et 0,5 %) et les frais Ethereum (gas fees) pour envoyer ou interagir avec le WBTC. Les frais Ethereum peuvent varier de 2 $ à plus de 50 $ selon la congestion du réseau. Les frais de conversion sont fixes, mais les frais de gaz sont imprévisibles.

Le WBTC est-il sûr ?

Oui, mais avec des réserves. Les BTC sont conservés dans des portefeuilles multi-signatures gérés par des entreprises régulées. Le système a résisté à plus de 5 ans sans perte majeure. Cependant, il dépend de la confiance dans les custodians. Si l’un d’eux est piraté ou contraint par la loi, vous pourriez être affecté. Ce n’est pas aussi sûr que de garder vos BTC sur un portefeuille personnel, mais c’est plus sûr que la plupart des ponts non vérifiés.

Puis-je utiliser le WBTC sur d’autres blockchains qu’Ethereum ?

Pas directement. Le WBTC est un token ERC-20, donc il ne fonctionne que sur Ethereum et ses réseaux compatibles (comme Polygon ou Arbitrum). Pour l’utiliser ailleurs, vous devez le convertir en BTC, puis le « wrapping » à nouveau sur une autre blockchain. Il n’existe pas encore de version native du WBTC sur Solana ou Avalanche.

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9 Comments

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    Filide Fan

    novembre 2, 2025 AT 21:03

    Je viens de convertir 0,5 BTC en WBTC hier… et j’ai déjà gagné 3 % sur Aave en 48h 😍 C’est fou comment un truc aussi simple peut changer la donne. Merci pour ce résumé clair !

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    Mariana Suter

    novembre 3, 2025 AT 13:03

    Je trouve ça génial… mais j’ai peur que ça devienne un monstre centralisé. Bitcoin était censé être libre, pas un token sous surveillance. 🤔

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    Jeroen Vantorre

    novembre 4, 2025 AT 10:08

    Encore un truc made in USA qui prétend décentraliser alors qu’il repose sur des custodians régulés… C’est du greenwashing financier. Le vrai DeFi, c’est sans tiers. Le WBTC, c’est du DeFi pour les gens qui ont peur de leur propre porte-monnaie.

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    Veerle Lindelauf

    novembre 4, 2025 AT 20:17

    Je suis d’accord avec Mariana… mais j’ai testé le WBTC pour la première fois en mars et ça m’a permis de diversifier sans vendre mes BTC. Le KYC, c’est chiant, mais c’est un petit prix pour la sécurité. J’ai dormi plus tranquille depuis.

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    Jeanette van Rijen

    novembre 5, 2025 AT 16:25

    La structure du WBTC, bien que centralisée, constitue un pont fonctionnel et sécurisé entre deux écosystèmes autrefois isolés. La parité 1:1, validée par des audits trimestriels, assure une transparence exceptionnelle pour des actifs institutionnels. Cette architecture, bien que non décentralisée, répond à des exigences réglementaires impératives dans le cadre d’une adoption massive.

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    prima ben

    novembre 7, 2025 AT 13:38

    tu sais quoi… j’ai perdu 200€ en gas fees en essayant de déposer mon WBTC sur un pool… et j’ai juste voulu un peu de yield… c’est de la folie. j’aurais mieux fait de garder mon BTC et de boire un café.

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    La T'Ash Art

    novembre 8, 2025 AT 23:55

    Le WBTC est un outil pragmatique. Il ne prétend pas révolutionner la décentralisation. Il permet à des portefeuilles Bitcoin de participer à un écosystème plus vaste. C’est une solution d’adaptation, pas une idéologie. Son succès réside dans sa simplicité d’intégration.

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    Emeline R

    novembre 9, 2025 AT 21:58

    Je l’ai utilisé pour le yield farming sur Yearn… et j’ai gagné plus en 3 semaines qu’en 6 mois sur une bourse classique. Le KYC, c’est juste un petit sacrifice pour un grand retour. Et les gas fees, tu les paies une fois, puis tu laisses ton argent travailler. C’est magique 😊

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    Ronan Hello

    novembre 10, 2025 AT 13:41

    Alors là… j’ai vu un mec faire un profit de 15k€ en 3 semaines avec du WBTC… et moi je suis là à me demander si je dois acheter un vélo ou un nouveau téléphone… la vie est injuste. Je veux mon WBTC et je veux le maintenant. Qui m’aime ?

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