Si vous êtes trader de cryptomonnaies et que vous essayez d’accéder à Bybit depuis les États-Unis, vous avez probablement rencontré un message d’erreur énigmatique : "Accès refusé depuis votre région". Ce n’est pas un bug. C’est une mesure délibérée. Bybit bloque délibérément les utilisateurs selon leur emplacement géographique, une pratique appelée géofencing. Et il ne s’arrête pas là : il cherche aussi à détecter les VPN pour empêcher les contournements.
Comment fonctionne la géolocalisation sur Bybit ?
Bybit utilise l’adresse IP de votre appareil pour déterminer où vous vous trouvez. Si cette adresse est associée à un pays interdit - comme les États-Unis, le Canada, ou certaines régions d’Europe - vous ne pouvez pas créer de compte, ni vous connecter, ni même voir la page d’accueil. Ce système fonctionne en temps réel : dès que vous essayez d’ouvrir l’application ou le site web, Bybit vérifie votre localisation avant même que vous n’entriez votre nom d’utilisateur.
Les pays bloqués ne sont pas choisis au hasard. Ils correspondent à des juridictions où Bybit n’a pas obtenu de licence de trading de dérivés. Aux États-Unis, par exemple, les régulateurs comme la CFTC et la SEC exigent des normes de conformité que Bybit ne souhaite pas remplir. Plutôt que de dépenser des millions pour se conformer, l’entreprise a choisi de bloquer complètement les utilisateurs américains. C’est une décision économique, pas technique.
Les VPN : la faille dans le système
La plupart des traders qui veulent contourner ce blocage utilisent un VPN. C’est simple : vous vous connectez à un serveur situé en Singapour, en Hongrie ou en Suisse, et votre adresse IP semble provenir de ces pays. Soudain, Bybit vous autorise à entrer. Vous pouvez créer un compte, passer la vérification KYC, et commencer à trader.
Et pourtant, Bybit ne bloque pas efficacement ces connexions. Selon une enquête de CoinDesk en novembre 2024, des utilisateurs américains ont réussi à créer des comptes Bybit en utilisant un VPN et une pièce d’identité étrangère (comme un passeport espagnol ou un permis de conduire allemand). Le système de Bybit vérifie l’origine du document, mais pas forcément la cohérence entre l’IP et le pays du document. C’est une faille majeure.
Les VPN commerciaux - NordVPN, ExpressVPN, Surfshark - ne sont pas détectés par Bybit. Le système ne regarde pas les signatures réseau, les comportements de connexion, ou les empreintes de navigateur. Il ne fait qu’un contrôle basique : "Est-ce que cette IP vient d’un pays interdit ?". Si la réponse est non, il laisse passer.
Porquoi Bybit ne bloque pas mieux les VPN ?
La réponse est simple : c’est une question de coûts et de priorités.
Détecter les VPN avancés nécessite des technologies plus sophistiquées : analyse des empreintes de navigateur, détection des délais de connexion anormaux, surveillance des comportements de trafic, ou encore apprentissage automatique pour identifier des modèles typiques des serveurs VPN. Ces systèmes coûtent cher à développer, à maintenir et à affiner. Ils génèrent aussi des faux positifs : des utilisateurs légitimes dans des pays autorisés peuvent être bloqués par erreur.
Bybit préfère se concentrer sur la liquidité, la vitesse des ordres et la réduction des frais. Il gagne de l’argent sur les volumes de trading, pas sur la conformité. Tant que les traders continuent d’utiliser la plateforme - même via un VPN - et que les autorités ne le forcent pas à agir, il n’a pas d’incitation réelle à améliorer sa détection.
Les risques pour les utilisateurs
Utiliser un VPN pour accéder à Bybit viole clairement les conditions d’utilisation. La plateforme le mentionne explicitement : tout contournement géographique peut entraîner la fermeture du compte et la saisie des fonds.
En pratique, la plupart des utilisateurs ne sont jamais sanctionnés. Les équipes de Bybit ne surveillent pas chaque compte en temps réel. Elles ne font des vérifications que si un utilisateur signale un problème ou si un régulateur demande une enquête. Mais le risque existe. En 2024, plusieurs utilisateurs ont rapporté sur Reddit que leurs comptes avaient été gelés après avoir utilisé un VPN pendant plusieurs mois.
Et si vous utilisez un VPN pour accéder à Bybit, vous êtes aussi plus vulnérable aux attaques. En 2024, un piratage majeur a coûté 1,4 milliard de dollars à Bybit. Les hackers ont exploité une faille dans le système de signature de transactions (SAFE Wallet). Si vous utilisez un VPN non sécurisé, vous exposez vos clés privées à des logiciels malveillants. Le VPN n’est pas un bouclier : il peut devenir une porte d’entrée.
Comment Bybit compare-t-il avec les autres échanges ?
Bybit n’est pas le seul à bloquer les utilisateurs par géolocalisation. Binance a complètement quitté le marché américain et a créé Binance.US. Coinbase et Kraken, eux, ont obtenu les licences nécessaires pour opérer légalement aux États-Unis. Ils n’ont pas besoin de géofencing : ils sont autorisés.
Bybit fait partie d’un groupe d’échanges "offshore" - comme Bitget et OKX - qui veulent garder leur plateforme globale tout en évitant les régulations lourdes. Leur stratégie : bloquer les pays interdits, mais ne pas bloquer les VPN. C’est un compromis. Ils perdent des clients légaux, mais gagnent des clients qui contournent les règles.
Un autre échange, Sky Protocol, a pris une autre voie en 2024 : il a bloqué tous les utilisateurs de VPN, même ceux venant de pays autorisés. C’était une réaction extrême après une attaque. Ce genre de mesure a été critiqué par la communauté : elle pénalise les utilisateurs légitimes qui utilisent un VPN pour protéger leur vie privée, pas pour tricher.
Que va-t-il se passer à l’avenir ?
Les régulateurs mondiaux serrent progressivement la vis. En 2023, 17 juridictions ont renforcé leurs lois sur les cryptomonnaies. La Commission européenne prépare actuellement le cadre MiCA, qui imposera des normes strictes sur la conformité géographique. Les échanges comme Bybit devront soit se conformer, soit se retirer.
Les experts pensent que dans les deux prochaines années, Bybit devra investir dans des systèmes de détection avancés : empreintes de périphériques, analyse du comportement de connexion, vérification de la cohérence entre l’emplacement du téléphone, l’IP et le document d’identité. Ce sera plus difficile à contourner.
En attendant, les traders continuent d’utiliser les VPN. La demande est trop forte. Les frais sont bas, la liquidité est élevée, et les paires de trading sont nombreuses. Tant que Bybit ne bloque pas efficacement les contournements, les utilisateurs trouveront un moyen de passer.
Que faire si vous êtes bloqué ?
Si vous êtes dans un pays bloqué et que vous voulez trader sur Bybit, voici ce que vous devez savoir :
- Utiliser un VPN n’est pas illégal dans la plupart des pays, mais c’est contre les conditions d’utilisation de Bybit.
- Ne jamais utiliser une pièce d’identité volée ou empruntée : c’est une fraude, et cela peut vous mener à des poursuites pénales.
- Choisissez un VPN réputé, avec un bon chiffrement et une politique de non-journalisation.
- Évitez les VPN gratuits : ils vendent vos données ou sont pleins de logiciels malveillants.
- Ne stockez pas de grosses sommes sur Bybit si vous utilisez un contournement : vous n’avez aucune protection légale.
La meilleure solution ? Attendre que Bybit obtienne une licence dans votre pays, ou utiliser une plateforme locale autorisée. Ce n’est pas aussi rapide, mais c’est plus sûr.
Les limites du géofencing dans la crypto
Le géofencing est une solution de dernière chance. Il ne résout pas le problème fondamental : les régulateurs veulent contrôler les échanges, mais les utilisateurs veulent accéder à des marchés libres et compétitifs. La technologie ne peut pas résoudre ce conflit. Elle ne fait que le déplacer.
Un jour, peut-être, les régulateurs et les échanges trouveront un équilibre. Peut-être que les identités numériques vérifiables (comme les wallets basés sur la blockchain) remplaceront les adresses IP. Mais aujourd’hui, nous sommes dans une période de transition : des plateformes qui bloquent, des utilisateurs qui contournent, et des lois qui ne suivent pas le rythme de la technologie.
Bybit n’est pas le méchant. Il fait ce que les entreprises font : il suit la loi là où c’est possible, et il évite les coûts là où c’est possible. Les traders, eux, font ce qu’ils font : ils cherchent la meilleure plateforme, même si elle est interdite. Ce n’est pas une guerre. C’est une danse.
Pourquoi Bybit bloque-t-il certains pays ?
Bybit bloque certains pays, comme les États-Unis, parce qu’il n’a pas obtenu les licences nécessaires pour opérer légalement dans ces juridictions. Plutôt que de se conformer à des réglementations coûteuses, il choisit de bloquer l’accès aux utilisateurs de ces régions pour éviter les amendes et les poursuites.
Est-ce légal d’utiliser un VPN pour accéder à Bybit ?
Techniquement, non. Cela viole les conditions d’utilisation de Bybit. Même si vous n’enfreignez pas la loi de votre pays, vous enfreignez les règles de la plateforme, ce qui peut entraîner la fermeture de votre compte et la saisie de vos fonds.
Bybit détecte-t-il vraiment les VPN ?
Non, pas efficacement. Bybit ne fait que vérifier l’adresse IP. Il ne détecte pas les signatures réseau, les empreintes de navigateur ou les comportements anormaux. Les VPN commerciaux comme NordVPN ou ExpressVPN passent facilement.
Quels sont les risques d’utiliser un VPN avec Bybit ?
Les risques incluent la fermeture de votre compte, la perte de fonds, et une exposition accrue aux cyberattaques. Les VPN gratuits ou mal configurés peuvent voler vos données ou injecter des logiciels malveillants. De plus, si vous utilisez des documents d’identité falsifiés, vous commettez une fraude.
Pourquoi Bybit ne bloque pas les VPN comme Binance ?
Binance a quitté le marché américain et a créé une entité séparée (Binance.US). Bybit, lui, veut garder son modèle global. Il préfère tolérer les contournements plutôt que de perdre des utilisateurs. Bloquer les VPN coûte cher, et Bybit ne voit pas encore la nécessité d’investir là-dedans.
maxime plomion
novembre 16, 2025 AT 00:29Utiliser un VPN pour Bybit, c’est comme rouler en voiture sans permis : techniquement possible, mais tu prends un risque énorme pour rien. Si tu veux trader, utilise une plateforme légale. Point.
Tainá Viviane
novembre 16, 2025 AT 14:54Je trouve scandaleux que quelqu’un puisse penser que contourner les restrictions géographiques est acceptable. C’est une violation des conditions d’utilisation, et cela affaiblit la confiance dans l’ensemble du secteur. La régulation existe pour une raison.
Collin T.
novembre 16, 2025 AT 16:09Bybit ne bloque pas les VPN parce que ça les arrange. Ils veulent les traders américains… mais pas les amendes. C’est du business comme un autre : on prend l’argent, on ferme les yeux, et on espère que la SEC ne débarque pas un jour avec des gendarmes. C’est du cynisme de luxe.
James Angove
novembre 18, 2025 AT 09:53Les VPN c’est pas un crime 😎🔥 Si tu veux trader à 0.1% de frais et que Bybit te dit non, alors c’est pas toi le problème… c’est le système. Allez les gars, restez forts 💪🚀
Paris Stahre
novembre 19, 2025 AT 06:10La notion même de géofencing est une absurdité dans un écosystème décentralisé. La blockchain n’a pas de frontières. Ce que Bybit fait là, c’est une tentative désespérée de contrôler l’incontrôlable. C’est tragique. Et pitoyable.
Rene Gomez
novembre 20, 2025 AT 01:56Je sais que beaucoup disent que les VPN sont sûrs mais franchement j’ai vu des mecs perdre tout leur portefeuille parce qu’ils utilisaient un VPN gratuit qui enregistrait tout leur trafic. Même si Bybit ne te bloque pas, ton VPN peut te vendre. Alors attention. Je parle d’expérience. J’ai eu un pote qui a perdu 18k en deux semaines juste parce qu’il pensait que NordVPN c’était magique. C’est pas magique c’est du logiciel. Et les logiciels gratuits ? Ils te mangent.
Anne Georgiev Longuet
novembre 21, 2025 AT 09:37Vous êtes tous naïfs ! Bybit sait très bien que les gens utilisent des VPN ! Ils les laissent passer parce qu’ils veulent que vous vous sentiez en sécurité… pour que vous déposiez plus d’argent ! Et quand vous aurez 50k sur le compte, là, ils vont vous bloquer, vous dire que c’est de la fraude, et garder tout ! C’est un piège !
Thierry Mangin
novembre 22, 2025 AT 20:10Et si tout ça c’était une manipulation pour que les gens pensent que Bybit est plus libre qu’il ne l’est en réalité ? Et si les VPN sont bloqués en coulisses mais qu’ils veulent qu’on croie le contraire pour attirer plus de traders ? Je vous dis que c’est un piège marketing. Ils veulent qu’on croie qu’on peut les contourner… mais ils surveillent tout. Tout. Même vos clics. Je le sens.
Julien Malabry
novembre 24, 2025 AT 04:14Si tu veux trader en toute légalité, reste sur Kraken ou Coinbase. C’est plus cher, mais tu dors tranquille. Pas besoin de jouer à la roulette russe avec ton argent.
Lizzie Perrin
novembre 24, 2025 AT 05:39je suis daccord avec maxime mais jai un doute… et si les régulateurs finissent par tout bloquer ? meme les plateformes légales ? parce que la blockchain c’est pas fait pour les frontières… c’est pas logique… j’ai peur pour l’avenir
Frederic von
novembre 25, 2025 AT 06:38Je vois beaucoup de peur ici, et je comprends. Mais il faut aussi voir la réalité : les gens utilisent Bybit parce que c’est le meilleur en termes de liquidité et de frais. Ce n’est pas une question de tricherie, c’est une question d’accès. Les régulateurs ne peuvent pas tout contrôler, surtout quand la technologie avance plus vite que les lois. Plutôt que de condamner les traders, on devrait demander à Bybit de s’adapter. Pas l’inverse. La finance doit être inclusive, pas exclusiviste. Et si Bybit veut rester global, alors il doit trouver un équilibre. Pas juste bloquer et espérer que personne ne remarque.
Dominique Lelièvre
novembre 26, 2025 AT 19:24La géolocalisation, c’est une illusion de contrôle. La blockchain est conçue pour échapper aux frontières. Bybit n’est pas un méchant, il est simplement coincé entre deux mondes : celui des lois nationales, et celui d’un réseau mondial sans autorité. Ce n’est pas une guerre entre utilisateurs et plateforme… c’est une tension entre deux visions du monde. L’une est ancienne, fondée sur la souveraineté territoriale. L’autre est nouvelle, fondée sur la confiance décentralisée. La question n’est pas de savoir qui a raison… mais qui survivra. Et je crains que la réponse ne soit pas celle que les régulateurs espèrent.